Notre fonctionnement

Notre structure d’organisation

Bruxelles Solidarité (BruSol) est structuré autour de 3 niveaux d’implication avec des responsabilités différentes.

Il n’y a pas de hiérarchie entre ceux-ci. La position la plus engagée n’a pas plus de valeur que celle la moins engagée. Ainsi, chacun·e est à même de trouver sa place selon ses disponibilités.

  • Soutien
    • est affilié·e au syndicat
    • s’est inscrit·e sur la liste d’annonces d’actions par téléphone ou mail, et n’a jamais participé à une action ou réunion.
    • reçoit au max un appel environ une fois par mois l’invitant à une action.
    • est invité·e à devenir membre à la fin de sa première participation à une action.
  • Membre
    • est affilié·e au syndicat
    • doit se considérer comme faisant partie de Bruxelles Solidarité
    • s’engage à participer à des actions chaque fois que cela lui est possible
    • reçoit plus d’appels téléphoniques et de mails.
    • est invité·e à participer aux réunions
    • a suivi la formation
    • toute personne qui fait appel à BruSol pour son propre conflit est tenue de devenir membre, si ce n’était pas déjà le cas.
  • Organisateur·ice
    • est affilié·e au syndicat.
    • assiste régulièrement aux réunions.
    • a suivi la formation et est capable de la transmettre.
    • assure des suivis de comité de locataires.
    • mobilise une partie des membres à chaque action en passant des appels téléphoniques.
    • aide à répondre aux appels et rencontrer les personnes pour d’éventuels nouveaux combats.
    • aide à planifier les combats et organiser les actions.
    • n’a pas plus de pouvoirs et ne fait pas de réunions séparées.
    • a plus de responsabilité, pas d’autorité.

L’accès d’un niveau à l’autre dans les deux sens doit être aussi facile que possible. Pour cela, nous prenons très au sérieux notre auto-formation en essayant de suivre le principe : « Participer, organiser, se former » 

Grandir par les victoires 

Lorsque nous décidons collectivement des combats dans lesquels nous devons nous engager, nous nous posons les questions suivantes :

  • Peut-on gagner ?
  • Les personnes concernées sont-elles prêtes à participer et à s’engager ensuite dans le réseau pour soutenir les autres locataires ?
  • Le combat est-il suffisamment convaincant pour motiver nos membres et nos soutiens ?

BruSol s’organise avec une ligne claire et partagée par tout·es : nous voulons grandir petit à petit grâce aux victoires que nous obtenons en nous organisant, en nous soutenant mutuellement et en luttant les un·es pour les autres.

Dès lors, nous accordons une grande importance à notre taux de réussite qui est l’élément clé pour nous permettre de grandir et garder une dynamique positive : celle de la victoire et de la confiance.

Nous pensons que ce taux de réussite est lié au modèle d’organisation.

L’idée, en quelques mots, est de s’assurer que nous ne passons jamais de temps sur des combats pour lesquels nous ne serions pas encore assez fort·es pour gagner. En choisissant les combats avec soin, nous pouvons concentrer notre énergie là où nous pouvons avoir un impact plus important.

Le fait de passer de victoire en victoire permet au groupe de rester dynamique et de se développer. S’enliser dans des combats impossibles à gagner aurait l’effet inverse.

À mesure que nous nous renforçons, les combats qui paraissent impossibles à gagner aujourd’hui le deviendront à l’avenir. Ainsi, BruSol offre en plus du soutien mutuel et d’une communauté, quelque chose de pratique et de concret : une défense réelle et pratique contre votre propriétaire.

Stratégie

La stratégie et le plan d’action sont toujours planifiés, discutés et validés démocratiquement lors des réunions.

Tout combat débute toujours par la remise en main propre de notre demande écrite au propriétaire. Cette remise est toujours faite en groupe et la lettre est donnée par notre compagnon·ne concerné·e par le problème.

La demande écrite, qui a été validée collectivement lors de nos réunions, spécifie de manière claire et concise :

  • quel est le problème,
  • ce que le propriétaire doit faire à ce sujet, et
  • combien de temps nous allons attendre avant de prendre d’autres mesures.

Si le propriétaire ne cède pas avant notre date limite, la campagne de pression commence.

Notre stratégie de campagne repose sur le principe fondamental que si le propriétaire ne cède pas à la suite de ce que nous faisons aujourd’hui, il cèdera par peur de ce que nous ferons demain.

Nous devons donc être capables d’intensifier ou d’augmenter la pression au fil du temps et nous devons nous rythmer pour pouvoir soutenir la lutte aussi longtemps qu’il le faudra.

Au moins une fois au cours d’un combat et avant la remise de la demande, nous réfléchissons collectivement durant nos réunions sur les tactiques possibles et les ordonnons de la pression la plus faible à la plus forte. Ensuite, nous établissons un plan pour déterminer la fréquence et l’ordre dans lesquels nous devrons les exécuter.

Tactiques et actions

 Pour toute tactique potentielle, nous nous posons les questions :

  • Cela leur fait-il mal ? Par exemple, cela leur coûte-t-il de l’argent ? Est-ce que cela nuit à leur réputation ? Est-ce que cela nuit à leur carrière ?
  • Est-ce que cela nous fait du mal ? Est-ce que cela met trop de pression sur notre collectif ? Est-ce que cela peut nous fait arrêter, poursuivre ou attaquer en justice ?
  • Pouvons-nous nous mobiliser pour cela ? Est-ce que nos membres l’apprécieront ? Le comprendront-il·elles ? Seront-il·elles capables de le faire ? Est – ce à un moment où les gens sont disponibles ?

Toutes nos actions renforcent notre expérience, notre confiance, notre savoir et notre détermination. Ainsi nous reprenons le pouvoir trop souvent confisqué par des bureaucrates, des travailleur·ses sociaux·ales, des politiciens, des avocats et d’autres « experts ». 

Nous adoptons des approches différentes pour des cibles différentes. Nous essayons d’être créatif·ves et de nous adapter à chaque nouvelle situation.

Voici quelques exemples de tactiques utilisées, chacune d’entre elles ayant ses avantages, ses inconvénients et ses considérations logistiques :

  • Distribution de tracts devant un lieu de travail
  • Piquet de grève dans un magasin / restaurant / hôtel / bureau / entreprise ou lors de réunions et d’événements publics.
  • Affiches dans un magasin, un restaurant ou un hôtel, autour des logements locatifs vacants
  • Rendre visite aux voisin·es avec des affiches ou flyers.
  • Visite du lieu de travail du propriétaire.
  • S’adresser aux réunions du conseil communal.
  • Perturber des événements publics (tels que les journées portes ouvertes).
  • Critiques en ligne.
  • Enquête auprès des locataires.

Réunions : lieu de la planification et de la démocratie directe

Nous prenons très au sérieux la tenue des réunions car c’est lors de celles-ci que se fait la planification de nos campagnes.

Nous tenons des réunions une fois toutes les deux semaines. Nous pensons que cette fréquence élevée est importante car elle nous permet d’organiser notre capacité à nous développer et à prendre part à davantage de combats.

De plus, ces réunions régulières offrent un espace où tout membre de BruSol qui souhaite s’engager peut facilement commencer à participer, aux côtés de personnes plus expérimentées, à la planification et à l’exécution de nos campagnes. Cette « perméabilité » au sein du groupe, qui permet à de nouvelles personnes de se porter facilement volontaires et de s’impliquer très rapidement dans l’organisation réelle, renforce considérablement notre capacité à recruter, à former de nouveaux·elles organisateur·ices et à grandir.

C’est également lors des réunions, que nous mettons en pratique la démocratie directe.

Nous établissons un ordre du jour au début de chaque réunion. Quiconque présent·e au début de la réunion, et en ordre de cotisation, a la possibilité de contribuer aux points de l’ordre du jour.

Nous attribuons des responsabilités claires pour des tâches spécifiques. Dans une démocratie directe et participative comme BruSol, nous n’avons pas de « dirigeant ». Dès lors, chaque fois que nous décidons de faire quelque chose, nous devons alors nous demander « qui d’entre nous prendra la responsabilité de s’assurer que cette tâche est accomplie ? » Sinon, le plus souvent, elle ne sera pas réalisée du tout, et nos décisions démocratiques seront sans effet.  Lorsque nous confions à quelqu’un·e la responsabilité d’une tâche spécifique, cela ne signifie pas que nous lui donnons une autorité, au sens d’une capacité à donner des ordres aux autres. Nous lui confions simplement la tâche d’exécuter la décision prise collectivement.